Cycle « Transformer! »

Après le premier cycle de conférences « Métropole productive et résilience territoriale », nous souhaitons conduire un nouveau cycle de conférences 2023. Nous proposons pour cela de le faire à travers un cycle de grandes conférences, « Transforme ! », qui traverse, en s’appuyant sur des expertises ciblées, l’ensemble des dimensions impliquées par l’accélération des transitions : la transformation de l’action publique, la transformation des façons de produire, de consommer et s’alimenter, de se déplacer etc. Au-delà des enseignants-chercheurs de l’Université, ce cycle a également pour vocation de construire et d’animer autour de chacune de ses séquences un débat métropolitain, intéressant les acteurs du territoire tout en formant les étudiants, les professionnels de demain.

Pourquoi ce titre en forme d’injonction « Transforme !» ? La décennie écoulée a vu les Métropoles bousculées par des évènements sans précédent. Si la globalisation les avait conduites de façon accélérée jusqu’aux années 2000 à s’affirmer comme des actrices politiques, économiques et culturelles majeures sur la scène internationale (Sassen), les métropoles se sont aussi révélées le théâtre de tensions marquées, politiques, sociales, ou encore écologiques. Désormais vulnérables, ciblées dans leurs espaces centraux emblématiques par le terrorisme, scènes d’expression de crises sociales (gilets jaunes) et de contestation écologique et économique du capitalisme (extinction rebellion, occupy wall street, manifestations pour le climat…), les métropoles se sont aussi retrouvées sous le feu de fortes critiques ces dernières années pour leur inhospitalité (gentrification, accentuation des inégalités), la dégradation de leurs conditions de vie (pollution, densification à outrance, prédation de ressources…), leur égoïsme territorial (Davezies).

          Derrière cet ébranlement de l’avantage métropolitain (Halbert), c’est le modèle de métropoles comme moteurs de la compétitivité économique globale qui est réinterrogé.

          Parallèlement à ces mutations métropolitaines, dans un cadre global de crises environnementales planétaires et de réflexion sur le devenir des ressources communes fragiles (eau, air, sol, biodiversité…), le champ des transitions s’est affirmé : villes en transitions, transitions studies, qu’elles soient socio-environnementales, économiques, alimentaires ou mobilitaires, le sujet des transitions est désormais proliférant, s’impose sur tous terrains et toutes thématiques confondues…

Plutôt qu’une transition aux horizons flous, lointains, graduels, qui sert désormais à justifier des politiques d’austérité davantage que de rupture (Rumin), la transformation aborde le versant concret et peut-être plus radical des voies sur lesquelles s’engager pour les métropoles.

•         Transformer plutôt qu’importer des modèles, conduit à des détours vers certaines sciences qui décrivent la robustesse des systèmes « imparfaits » (dans lesquels l’incertitude est acceptée) qui seraient supérieurs à des systèmes « performants » (dans lesquels la volonté de contrôle domine).

•         Transformer plutôt que réformer c’est aussi prendre au sérieux des modalités concrètes d’action citoyennes dans leur potentiel de réinvention de la vie politique métropolitaine.

•         Transformer plutôt qu’innover, c’est aussi s’inspirer du vivant, approcher les métamorphoses des organismes vivants.

•         Transformer plutôt que produire c’est aussi engager d’autres modèles économiques et d’autres rapports aux ressources.

•         Transformer plutôt que substituer c’est aussi explorer les voies vers d’autres façons d’alimenter les sociétés métropolitaines.