Le capitalisme extractiviste s’est développé depuis près de deux siècles sous une forme prédatrice des différents espaces de la planète. En se déterritorialisant, suivant les opportunités de marchés du travail à bas coût et en vue d’optimiser les coûts de production et le recours aux matières premières, il s’est aussi rendu indifférent aux contextes locaux. Ce capitalisme globalisé s’exprime à travers une économie linéaire de croissance fondée sur un prélèvement de matières requises par un type de société (de consommation), basée sur l’exportation, la transformation, la consommation et le rebut. La destruction majeure et irréversible de milieux (forêt, terres agricoles, espaces naturels…), l’épuisement des ressources, est un des traits majeurs de cette économie (défi 2). S’y ajoutent les logiques d’échanges internationaux qui ont contribué à créer des formes de dépendances nocives ou asymétriques, entraînant des crises d’approvisionnement aliénantes.
Ces deux facteurs réinterrogent fortement la nature des métropoles, structures organisationnelles, sociales, économiques, politiques et culturelles toujours fondées sur les bases d’une économie linéaire : transformer leurs régimes alimentaires, leurs modes de consommation, leurs modes de production, les finalités de leurs vastes stocks de déchets, leur métabolisme. Est ainsi questionnée la capacité de ces métropoles à développer des filières ou modalités alternatives comme l’économie circulaire, réintroduire certaines matières dans des circulations locales de flux (matériaux de construction, productions agricoles…). Ce sont ici quelques-unes des dimensions de ces transformations requises dans le cadre d’un horizon politique dit de « transitions ». Pour autant celui-ci reste de façon dominante l’expression d’un capitalisme correctif privilégiant l’incrémental et le graduel comme horizon plutôt que les bifurcations ou les ruptures (exemple des objectifs à horizon x).
Dans le cadre des métropoles en quête de résilience, cette orientation corrective confronte le capitalisme à ses contradictions insurmontables : maintenir l’attractivité et la captation de valeur (dogme inconditionnel) tout en infléchissant fortement des modes de production et de consommation qui sont non seulement peu durables mais aussi à terme excessivement coûteux (assurantiel). Le point de non-retour de cette contradiction conduit désormais à un changement de paradigme : chercher désormais scientifiquement et politiquement à transformer plutôt que produire différemment.
Mots-clés : économie circulaire, recyclage, déchets, alimentation, économie de proximité, métabolisme, filières alternatives, écosystèmes d’acteur, consommation durable, circuits-courts