Au principe historique de couplage au sein des villes d’une diversité sociale et culturelle s’ajoutent aujourd’hui ceux du croisement entre dynamique de globalisation (circulation des personnes, migrations) et de peuplement (démographie, vieillissement). On attend des métropoles qu’elles permettent d’habiter de façon digne, de « construire sa vie », d’accueillir des trajectoires sociale et résidentielle au sein de parcours de plus en plus individualisés marqués par un compartimentage de la vie sociale sous forme étanche (entre classes sociales, entre publics cibles), des compartimentage par ailleurs extensifs (que recouvre la catégorie « jeunes » étendue à 30 ans et au-delà ?).
Si l’objet structurant de la capacité des métropoles à accueillir reste le logement, l’habitat, et l’ensemble de ses politiques il est aussi celui de faire face aux nouveaux espaces et formes du travail (défi 2), à la très forte fragmentation et à l’hyper-flexibilisation de la vie économique et sociale (tiers-lieux, coliving).
Reste que les métropoles cristallisent les différenciations sociales de façon marquée, des clivages accentués par des logiques d’exclusion, de substitution lors des opérations de recréation de valeur (gentrification), de captivité pour des classes populaires héritées des âges du capitalisme industriel productif. Les métropoles sont aussi les espaces réceptacles de l’exil dans un contexte de globalisation des marchés du travail et de globalisation des injustices (défi 4) et d’expression des revendications aux droits, dignités, diversités. Ces clivages, producteurs d’injustices spatiales et sociales, côtoient les nouvelles vulnérabilités liées à des crises successives : de santé environnementale, de santé mentale.
Mots-clés : gentrification, santé mentale, bien-être, inégalités, classes populaires, vieillissement, transition démographique, exil, jeunesse, tiers-lieu, habitat, inclusivité